FESTIN

Publié le par Tamara


Il me vient une accablante image lorsque, de près, ma Vie, j'examine :
Celle d'une pauvre et chétive ouvrière, du début du siècle, piochant,
Et piochant encore... sous d'immenses rocs, dans les profondeurs d'une mine,
Malgré son ventre creux et ses courbatures, de l'aube au soleil couchant.


Fille de vulgaires paysans, devant sacrifier
Sa jeunesse et son intelligence
Pour gagner une maigre pitance
Sur laquelle son ventre ne peut guère se fier.


Orpheline que l'infinie ignorance
Les exigences de la vie et ses souffrances
Livrèrent, bien avant l'âge, entre les monstrueuses mains
Du capitalisme, ogre à visage humain.


Reniflant l'odeur de la santé, l'écume lui montant aux babines
Il convie à de nombreux festins, Avarice et Tyrannie, ses chères concubines :
Depuis, tous trois dévorent la force de cette enfant et chacun de ses espoirs
Et boivent de son vigoureux sang, et s'enivrent, quand vient le soir.

Publié dans Poèmes d'une Exilée

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T
Encore une fois, c'est un trés beau chant de révolte contre le vampire capitalisme qui donne à peu mais prends tout à beaucoup
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T
Oui un sacré vampire ! un sacré ogre ! à l'image de la sacré humanité ! ;)